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La guitare

La guitare

Auteur: Carl Henri Volny

La pratique de l’instrument reste un élément essentiel et indispensable à la condition même de son apprentissage, voir à la maîtriser. La seule condition valable qui répond à la maîtrise de l’instrument est le long terme, c’est-à-dire de longues heures de pratique pour définir, non seulement sa technique, mais aussi sa compréhension globale. La maîtrise de la guitare, ne saurait non plus se reposer qu’à la seule condition de routine, mais bien à une compréhension parfaite de celle-ci et de son environnement. Il s’agit d’abord de développer une bonne attitude face à l’instrument. Cette attitude se concrétise dans le respect et la discipline. On ne peut vouloir courir avant de savoir marcher, d’où l’importance d’une grande tolérance et de patience envers soi. Le guitariste doit établir un plan de travail quotidien pour éviter de répéter les mêmes choses durant des heures. Le fait de passer des heures à pratiquer ne signifient pas nécessairement qu’on progresse, si tout cela se fait sans aucune discipline.  Les muscles risquent de s’y habituer rapidement aux mêmes mouvements et, cela ne vous apporte rien de bénéfique. Trop souvent, certains étudiants me confient qu’après avoir pratiqué toute une journée et qu’ils aient atteint une bonne vitesse et, au lendemain tout a disparu. Ce qui occasionne cet état en est simplement, une mauvaise journée de pratique. Pour développer son instrument, le guitariste doit porter une attention particulière à sa technique. Lorsque vous pratiquez comme si vous étiez en concert, la voie est mal choisie. La seule voie valable pour se développer est de pratiquer lentement et s’écouter. Pratiquer lentement est la manière de développer sa technique avant de pouvoir jouer vite. Pratiquer lentement pour s’écouter, est cette manière de développer en même son oreille. Dans la vie courante, la personne qui n’entend pas à de la difficulté à parler. Il en est de même pour son instrument. La pratique reste pour le musicien, un moment privilégié de parfaire sa connaissance et sa technique dans une confidence essentielle avec son instrument. La guitare n’est plus ce morceau de bois à l’état pur, si vous l’écoutez, vous comprendrez qu’elle vous écoute parfaitement. Le guitariste se doit de développer des repères face à son instrument. Ces repères lui facilitent l’exécution, l’aisance et le son. Avoir un certain réflexe de l’instrument, est un atout et un facteur fondamental pour votre développement.

La guitare exige d’avoir une bonne dextérité, pour améliorer le son, mais aussi la mémoire des doigts. Ceux-ci se développent en se rappelant de ce qu’ils ont appris. Quand vous forcez les doits à exécuter sans aucune souplesse, il arrive que vous vous éloigniez de l’instrument sans le savoir. Le guitariste, ne s’enrichit pas simplement parce qu’il met du temp sur son instrument sans y penser à la qualité du temps. Cette qualité du temps, se définit par la compréhension de ce que vous faites. Si vous pratiquez une gamme et que vous ignorez sa compréhension, c’est-à-dire sa forme, ce qui la détermine en tant que gamme majeure ou mineure, ses intervalles, vous n’avez certainement pas fait une bonne qualité du temps. Certains musiciens, ne comprennent pas le concept même de jouer cet instrument. On joue de la guitare dans un concept de positions, vous devez d’abord comprendre ces positions pour pouvoir exécuter convenablement. Certaines personnes doivent développer leur aptitude très longtemps pour arriver à une maitrise de l’instrument. D’autres ont naturellement le potentiel, c’est l’attitude qui leur fait défaut. Le don naturel existe, si seulement, il se développe avec discipline. Le potentiel, est une façon de vous dire qu’il faut travailler davantage pour le découvrir. Tout cela doit se croît avec le temps, rien ne peut être gratuit, ce serait injuste. Le naturel chez un musicien ne prétend pas qu’il peut tout faire sans payer le prix du travail. La pratique de l’instrument est tout à fait de mise pour lui, que pour celui qui n’aurait pas la même aptitude. Le guitariste moyen peut se développer encore mieux s’il est discipliné.

On a le talent, que lorsqu’on peut le mettre à notre profit.  Celui qui sous-estime la rigueur de l’apprentissage de l’instrument, le fait certainement à son dépend. Toute forme d’indiscipline dans son apprentissage, ne ferait qu’apparaître dans le jeu du guitariste une certaine médiocrité. Rien d’autre que la pratique et la discipline, ne puissent justifier le talent d’un bon guitariste.

La maîtrise de l’instrument, se repose tout aussi sur un bon sentiment de repos et de détente. L’angoisse ne fait que nuire à votre rendement. Le guitariste doit prendre son temps et se relaxer pour jouer. Il est normal que cela prenne d’énormes sacrifices pour la maîtrise de l’instrument, mais ces sacrifices peuvent se faire dans le plaisir. D’où, l’importance de vous faire un plan de travail quotidien. Il n’est pas normal que vous passiez une journée qu’à faire que des gammes. Votre plan de travail doit justifier des changements à des moments de votre plan. Si vous sentez la fatigue, cela ne donne rien de vous entêter à travailler. Écouter de la musique, plutôt que d’en jouer est un moment indispensable dans le développement du musicien. L’écoute apporte la détente et le plaisir, mais elle travaille dans le subconscient du musicien, qui découvre des jeux extraordinaires et des facettes de compréhension.

 Dans un bon jeu, on sent les phrases qui respirent, on entend presque le battement du cœur. Il ne faut pas vouloir jouer trop vite pour avoir la certitude de bien faire. Les muscles ont besoin du temps pour progresser de la bonne manière, il en est ainsi pour un athlète. Il est parfois plus difficile de jouer sur un tempo lent. En voulant précipiter son jeu, on évolue mal, on devient le musicien inconscient de son jeu. De plus, les muscles se fatiguent considérablement, ce qui risque à la longue d’avoir des problèmes de d’andinismes. Donc, il ne faut pas non plus provoquer ce problème. On comprend qu’on n’a pas toute la même physionomie, mais cela n’empêche que l’on fait face aux mêmes risques.

L’OCTROI D’UNE BONNE GUITARE

Le guitariste doit prendre aussi le temps de trouver sa guitare. La recherche d’une bonne guitare, est pour le guitariste un net avantage dans son jeu. Le choix des cordes est d’une grande importance aussi, parce que ce choix est personnel à chacun. Il n’est pas vrai que le guitariste va se sentir confortable sur n’importe quelle guitare. Il arrive que cela puisse prendre du temps, à un guitariste pour trouver la guitare qui lui convient. Le guitariste doit aussi prendre l’habitude de faire consulter sa guitare par un luthier pour s’assurer qu’elle est en bonne forme. La guitare subit autant que vous les longues heures de travail, il faut lui donner la chance de passer à travers le temps. La poussière à un impact direct sur sa vie, la température peut affecter sa sonorité, l’humidité endommage son manche et sa résonnance.

 J’entends trop souvent dire de certains musiciens que les gammes sont ennuyantes, ce comportement occasionne bien sûr, à les traiter d’une mauvaise manière. Les gammes, font certainement partie de ce qui nous prépare à la maîtrise de l’instrument, elles contribuent à une structure de la pensée dans l’exécution. Si vous ne les pratiquer pas convenablement, il est évident que vous ayez de l’inconvénient dans la structure des intervalles et de la transposition.

LE SENTIMENT

 La technique seule ne suffit pas, elle peut être complètement mécanique, terne et sans image. Vous devez amener du cœur, la sensibilité et l’émotion dans vos phrases. L’écoute des autres musiciens nous permet de mieux saisir l’importance des sentiments et des émotions. La sensibilité doit faire partie du jeu du guitariste, elle favorise un jeu d’harmonie entre vous et votre instrument. N’écrasez pas vos cordes et vos notes quand vous jouez, cela affecte grandement votre souplesse.

 On ne peut créer par magie quelque chose qui ne fait pas partie de nos habitudes. Je vous l’ai déjà dit, la pratique est un moment privilégié pour être en parfaite communication avec votre instrument. Ce moment est tout à fait gratuit, il vous suffit d’en profiter. Je reconnais qu’il peut avoir des moments difficiles pour le guitariste, quand on fait face à des difficultés qui paraissent insurmontables et, surtout lorsqu’on se compare à d’autres. C’est ce qu’il ne faut pas faire, on ne peut pas devenir quelqu’un d’autre, on doit vivre avec soi-même. La beauté dans l’apprentissage, est cette difficulté que l’on surmonte de jour en jour. Je comprends fort bien ce sentiment de difficulté. C’est qu’on est dans un couloir fermé, sans voir l’issu de s’en sortir. Pourtant, notre travail dans l’acharnement repousse ce mur à chaque minute. On n’a pas l’impression de voir le mur reculer, parce qu’on est trop proche. La seule chose qui nous donne un indice, c’est qu’on se sente plus libre de marcher. C’est l’importance du travail quotidien dans la discipline. Il n’est pas important que vous soyez un virtuose; ce qui l’est, est ce que vous êtes. Votre jeu est-il intéressant? Avez-vous une bonne technique et un bon vocabulaire? Seul le temps peut vous amener à des réponses. La question que vous ne pourrez jamais jouer comme celui-ci ou celui-là, est une défaite pour le moral. Le guitariste se doit de faire appel à l’imagerie, la visualisation dans son jeu. Tout cela est en vous.

En exécutant, on doit aborder notre partition comme si on lisait un livre pour comprendre l’essentiel de ce qu’on exécute. On ne se jette pas sur une partition, sans avoir pris le temps de la visiter. Il faut voir la tonalité, les signes de reprise, les notes les plus hautes, parce que, cet aspect est très important pour le guitariste de comprendre dans quelle position il va aborder la pièce. Cette habitude devra vous permettre de mieux comprendre la partition. Une lecture visuelle est déjà une bonne compréhension de la structure de la pièce.

Le dialogue une fois installée, précède du pouvoir de l’esprit de s’interposer à travers le jeu, pour lui donner une âme. Mais celle-ci doit d’abord venir de vous, c’est là que s’impose toute la différence entre les exécutants. Une pièce musicale à un sujet qu’il faut rendre, donc il est important de bien le véhiculer. Il faut avoir du respect pour le style et l’esprit de la pièce. Il existerait mille façons d’interpréter une pièce, mais il existe qu’une façon de la rendre. Cependant, on peut apporter dans une pièce sa touche personnelle, sa propre façon de l’aborder sans changer son caractère.  Le rythme, est un élément important dans une pièce, il faut vous assurer, d’exécuter ce que l’auteur veuille bien exprimer dans sa musique. On n’a aucun droit de tout changer sous prétexte que l’on fait une interprétation. Des éléments de surprise sont bien vus.

Un bon plan de travail consiste d’abord par un réchauffement des doigts. Ne commencez pas à jouer tout de suite, car les muscles sont encore au repos. Suivant le plan de la journée, commencez par faire des gammes en différentes positions, les arpèges aussi. Il est important que vous pratiquiez avec un métronome, s’il vous est possible, un chronomètre aussi. Ensuite, vous pouvez faire vos accords en progressions en essayant de faire une suite logique avec des renversements. Ne cherchez pas à remplir votre temps avec de n’importe quoi. Il est aussi essentiel, que vous preniez des notes de ce que vous avez fait tout en identifiant vos lacunes. Avant de faire autre chose, à la prochaine pratique, assurez-vous de revoir vos notes pour combler les lacunes. Ne vous satisfait pas l’égo, en pratiquant ce que vous savez déjà, il n’y a aucune honte à passer des heures sur ce quoi on essaye de maîtriser. C’est le but ultime de la pratique. Cherchez-vous des études à jouer, l’avantage d’une étude permet de travailler votre lecture, le rythme, les accords et les difficultés que cela comprend. Quand vous travaillez une pièce, faites d’abord l’analyse du plan harmonique; prenez-vous une feuille pour tout retranscrire. Efforcez-vous de comprendre le caractère de la pièce. Si vous mixez tout cela avec des exercices pour vos doigts, vous êtes sur la bonne voie. Mais tout cela prend du temps, le temps ce n’est pas ce qui est important, ce qu’il est, est ce que vous accomplissez tous les jours. Ne soyez pas gêné de demander à un confrère des idées sur une difficulté. La meilleure chose, est d’avoir un professeur pour vous guider. N’oubliez pas, qu’il ne pourra jamais faire le travail à votre place. C’est ce que beaucoup de gens croient, en accusant le professeur, jusqu’à juger sa méthode. Il est vrai, que vous devez avoir quelqu’un de compétent, mais il restera toujours un guide.